Abstract
Plusieurs travaux ont été consacrés à l’utilisation de l’acupuncture pour traiter les acouphènes chroniques invalidants. Ce n’est pas directement dans ce but que nous avons inclus l’acupuncture dans notre prise en charge ORL. Nous cherchions plutôt des techniques susceptibles d’aider le patient à mieux maîtriser les conséquences émotionnelles induites par l’acouphène. Nous avons constaté que la majorité des patients étaient très demandeurs de cet aspect de la prise en charge, les buts poursuivis leur ayant été très clairement expliqués dès le départ. Tous nos patients ont bénéficié d’entretiens pour les informer sur le système auditif et la physiopathologie des acouphènes et pour lutter contre les idées négatives développées sur leur pathologie. Tous recevaient des benzodiazépines à la dose minimale efficace. Ceux chez lesquels l’appareillage auditif était techniquement, psychologiquement et financièrement possible étaient appareillés. L’action de l’acupuncteur s’est essentiellement focalisée sur la rééquilibration du système nerveux végétatif. Chez la majorité des patients, nous avons obtenu une progression plus rapide de la maîtrise du handicap, une diminution de l’anxiété, une meilleure tolérance du symptôme. Cela nous a amenés dans la plupart des cas à diminuer les doses de benzodiazépines ou même à les arrêter plus rapidement. Nous avons également remarqué que chez un grand nombre de patients, une action par acupuncture sur l’axe cervical avait un bon effet sur l’intensité des acouphènes. Au vu des résultats obtenus, il semblerait que l’on ait tendance à sous-estimer le rôle d’une composante cervicale latente.