Abstract
La polynévrite de 10 malades atteints d’urémie chronique terminale a été étudiée avant et après transplantation rénale. L’évolution des signes d’atteinte du neurone périphérique après restauration de la fonction rénale par transplantation d’un rein fut, dans ces dix observations, favorable. Les signes cliniques, les paresthésies, les troubles moteurs s’améliorèrent dès les premières semaines qui suivirent la transplantation pour disparaître apparemment de façon complète après un à deux ans d’évolution dans 3 de ces 10 cas. L’amélioration des signes électrologiques fut plus lente, dissociée, incomplète, la régression presque toujours totale des troubles de transmission de l’influx nerveux contrastant avec la persistance habituelle d’altérations du tracé électromyographique de la contraction volontaire. La mesure répétée de la vitesse de conduction nerveuse nous a paru constituer actuellement l’exploration la mieux adaptée à la surveillance neurologique de ces malades. L’intensité des paralysies, le degré de ralentissement de la vitesse de conduction nerveuse semblent permettre d’évaluer les chances de récupération du déficit neurologique après transplantation rénale. L’étude du tracé de contraction volontaire fournit des informations susceptibles d’éclairer le mécanisme de l’amélioration de ces polynévrites. Elle montre chez nos 10 malades, la dénervation définitive d’un certain nombre d’unités motrices. L’observation de ces altérations du tracé chez des malades ayant apparemment une récupération motrice compléte, suggère que la réparation ne porte que sur les fibres qui étaient encore partiellement fonctionnelles au moment de la transplantation. Sur deux malades on nota des images compatibles avec l’existence d’une atteinte proprement musculaire pour laquelle il est formulé l’hypothèse que la corticothérapie a pu jouer un rôle. Enfin, les causes de la polynévrite sont discutées à la lumière de l’amélioration constatée après transplantation rénale.