Abstract
Le fer étant important dans le développement neurologique et la fonction cognitive, il est fondamental de prévenir la carence en fer et l’anémie ferriprive. Les bébés nés à terme et allaités ou nourris avec des préparations infantiles enrichies en fer présentent généralement un statut ferrique normal pendant les six premiers mois de leur vie. Cependant, l’évaluation du statut martial des nourrissons et les solutions pour répondre à leurs besoins ferriques sont sujets à controverse, surtout chez les bébés prématurés, nés avec de faibles réserves en fer, et pour lesquels les recommandations concernant les apports ferriques varient considérablement. Ceci est probablement dû en partie à l’immaturité de la régulation de l’homéostasie du fer chez les nourrissons. En effet, les nourrissons de 9 mois semblent être en mesure de diminuer leur absorption en fer lorsque leurs réserves ferriques sont maximales, alors que les nourrissons de 6 mois n’en sont pas capables. Le fer peut être administré aux nourrissons sous forme de gouttes ou de produits enrichis en fer, mais ces formes peuvent être métabolisées différemment, et l’excès de fer apporté par les gouttes peut provoquer des effets indésirables, probablement en raison d’une capacité limitée des nourrissons à réguler l’absorption du fer. Les effets indésirables se manifestent par une diminution de la croissance: en terme de taille chez les nourrissons bien nourris et en terme de poids chez les bébés malnutris. Le mécanisme expliquant cette diminution de la croissance reste à élucider, mais l’action du fer sur les radicaux libres ou une interaction avec l’absorption ou l’homéostasie du zinc pourraient être impliquées. Les enfants n’ayant pas besoin d’une complémentation en fer ne devraient donc pas se voir administrés de fer sous forme de gouttes.