Abstract
L’anémie ferriprive (AF) infantile réduit la durée de vie maximale, la capacité cognitive et peut menacer la vie d’une mère adolescente à l’accouchement. L’administration de fer est une composante des stratégies de prévention ou de traitement de la carence en fer (CF) et le fer peut être administré par voie parentérale, orale, par des compléments alimentaires ou l’enrichissement des aliments. Des effets indésirables peuvent apparaître au point d’administration, c’est-à-dire au niveau de la lumière intestinale, et être la conséquence de réserves excessives de fer résultant de l’intervention. De récentes améliorations dans la pharmacologie des solutions parentérales apportant du fer ouvrent la voie à une plus grande utilisation de la voie intraveineuse lors d’une prise en charge pédiatrique, et même adulte. Une complémentation en fer par voie orale, généralement associée à de l’acide folique, est le principal traitement de l’AF en milieu hospitalier. En dehors de l’hôpital, le fer est souvent associé à un mélange de micronutriments pour le traitement de l’anémie sévère ou sa prévention. Les stratégies de prévention de la CF habituellement utilisées comprennent l’enrichissement des aliments de base (telle que la farine), des aliments consommés à un certain âge (préparations infantiles, aliments complémentaires) et des boissons. Par ailleurs des préparations riches en fer (poudres, comprimés à écraser, produits tartinables) sont également disponibles pour faciliter l’enrichissement à domicile. La biofortification, à savoir l’enrichissement du contenu en fer des plantes pendant la culture, est une nouvelle approche, n’ayant pas encore été pleinement mise en œuvre ou évaluée chez les enfants. Les effets secondaires et la toxicité d’une administration de fer par voie orale sont observés dans la lumière intestinale. En effet, un apport en fer par voie orale ou parentérale induit une augmentation du fer circulant pouvant élever le risque de complications d’infections coexistantes, comme le paludisme, surtout lorsque le statut en fer de l’individu est normal avant la complémentation. De plus, les enfants complémentés en fer alors qu’ils n’en ont pas besoin peuvent présenter des altérations de croissance: il est donc nécessaire d’identifier les enfants carencés avant toute intervention. Le fer pouvant être à l’origine d’un stress oxydatif, l’accumulation excessive de réserves ferriques dans l’organisme peut induire de nombreuses conséquences néfastes, surtout avant l’âge de 6 mois, c’est-à-dire lorsque la maturation de l’homéostasie du fer est incomplète.