Abstract
Depuis sa découverte en 1934 par Følling, la phénylcétonurie (PCU) a fait l’objet de nombreuses recherches pluridisciplinaires: génétique humaine, biochimie, développement, neurobiologie... Pendant les 75 dernières années, différentes mutations sur les gènes responsables de la maladie ont été cartographiées, les mécanismes biochimiques et les causes des symptômes cliniques ont été élucidés. De plus, les programmes de dépistage néonatal basés sur le test de Guthrie, les analyses biochimiques supplémentaires réalisées chez les nouveau-nés suspects, et le régime hypoprotéique contrôlé en phénylalanine (Phe) ont eu un impact considérable sur la façon dont sont considérés ces troubles innés du métabolisme de nos jours. En fait, le régime hypoprotéique contrôlé en Phe, un traitement simple et efficace de la PCU, est considéré comme un progrès majeur dans le traitement de cette maladie, permettant le maintien de concentrations basses en Phe dans le sang, évitant ainsi que des niveaux élevés et persistants de Phe altèrent le développement normal du cerveau. Cependant, malgré la simplicité et l’efficacité de ce régime, la non compliance de certains patients et les conséquences qui en découlent ont conduit les scientifiques à chercher en permanence de nouvelles alternatives au régime hypoprotéique contrôlé en Phe. Dans cet article, nous présentons les avancées thérapeutiques majeures de la PCU, et notamment les nouveaux traitements proposés. Nous restons optimistes quant à l’éventualité qu’une ou plusieurs de ces propositions évoluent par la suite en futurs médicaments pour les patients phénylcétonuriques.