Abstract
La prise de poids maternelle lors de la grossesse est un bon outil de prédiction à court et à long terme de la santé des femmes enceintes et de leurs enfants. Des études épidémiologiques ont montré que les prises de poids les plus importantes sont associées à des déséquilibres maternels de la glycémie prénatale, des problèmes d’hypertension et des complications à l’accouchement, ainsi que des difficultés à perdre du poids après l’accouchement, un risque d’obésité et de séquelles cardiométaboliques vers la quarantaine. De plus, des études observationnelles ont mis en évidence une relation entre les gains pondéraux gestationnels les plus importants et les croissances fœtales excessives, ainsi que l’obésité apparaissant plus tard dans l’enfance. L’association entre prise de poids lors de la grossesse, naissance prématurée et mortalité infantile peut être représentée par une courbe en U, les risques étant augmentés tant par un gain pondéral insuffisant qu’excessif. Pour améliorer la santé de la mère et de l’enfant, l’Institute of Medecine a revu en 2009 les recommandations de prise de poids durant la grossesse, préconisant des prises de poids plus faibles pour les femmes ayant des IMC importants avant la grossesse, et particulièrement pour celles qui abordent leur grossesse avec un IMC supérieur ou égal à 30. Il est encore trop tôt pour savoir si ces nouvelles recommandations, lorsqu’elles sont suivies, vont améliorer la santé de la mère et celle de l’enfant. Cependant, comme moins d’un tiers des femmes respectent actuellement les limites de gain pondéral gestationnel recommandées par l’Institute of Medecine, il est essentiel, d’un point de vue de santé publique, de mettre en place des programmes pour aider les femmes enceintes à respecter ces recommandations.