Abstract
Le tube digestif des mammifères est beaucoup plus complexe qu’on ne le pensait précédemment. Une couche unique de cellules épithéliales recouvre la totalité des voies digestives, représentant ainsi l’interface la plus étendue avec l’environnement. L’épithélium digestif est un capteur de l’environnement intraluminal et contrôle non seulement les fonctions digestives, absorptives et sécrétoires, mais de plus transmet des informations aux systèmes immunitaires muqueux, vasculaires et nerveux. Ces fonctions font intervenir un ensemble complexe de récepteurs de reconnaissance de motifs («pattern recognition receptors»; PRR) et de types cellulaires qui élaborent des facteurs de croissance, des cytokines et des protéines de la matrice extracellulaire. De plus, des micro-organismes intestinaux peuvent détourner des voies activées par les PRR dans le cadre de leur arsenal pathogène par «imitation de l’hôte». La connaissance du dialogue entre le microbiote intestinal et l’hôte dans des conditions tant physiologiques que pathologiques peut apporter des informations capitales sur la pathogenie de maladies locales et de système. Ces connaissances pourraient aboutir à l’identification de nouvelles stratégies pour le traitement de ces troubles.