Abstract
La croissance humaine est un processus dynamique et complexe qui commence par la fécondation de l’ovule et se termine par la soudure des épiphyses aux métaphyses des os longs, qui marque la fin de l’adolescence. La croissance se déroule par phases dont les caractéristiques sont distinctes en termes d’influences dominantes de facteurs et profils génétiques, environnementaux ou nutritionnels. La croissance prénatale est la phase la plus spectaculaire, atteignant une vitesse qui ne sera plus jamais égalée. Elle dépend principalement de la corpulence et du statut nutritionnel de la mère, l’héritage génétique parental ayant peu d’influence. Le facteur de croissance de type insulinique (insulin-like growth factor; IGF) et l’insuline sont essentiels, tandis que les hormones thyroïdiennes et l’hormone de croissance (GH) ne le sont pas. La petite enfance est une période où la vitesse de croissance se modifie rapidement, passant de 20 centimètres par an pendant les premiers mois à 10–12 cm par an vers l’âge d’un an. Cette phase est fortement tributaire de l’héritage génétique, avec de fréquents ajustements à un percentile approprié. Elle dépend également d’une sécrétion et d’une action normales des hormones thyroïdiennes et de la GH (stimulation de la synthèse d’IGF-I par le foie et promotion de la différenciation des chondrocytes et de la sécrétion locale d’IGF-I). La croissance est en moyenne de 10–13 cm par an au cours de la deuxième année et de 7,5–10 cm par an au cours de la troisième, puis se stabilise par la suite à 5–6 cm par an, avec persistance de la dépendance à une action et une sécrétion normales d’hormones thyroïdiennes et de GH. La diminution de l’inhibition de l’axe hypothalamo-gonadotrophine avec une lente augmentation de la production des hormones sexuelles marque le début de l’adolescence, qui est associée à une poussée de croissance résultant de l’augmentation de la production d’insuline, de GH et d’IGF-I, outre le fort accroissement des hormones sexuelles. Les tendances séculaires observées au cours des 150 dernières années traduisent les influences de l’environnement sur la croissance. De très nombreux produits de gènes agissant sur la plaque de croissance ont été décrits. De plus, la mise en évidence de facteurs de différenciation de l’hypophyse et de contrôle génétique, ainsi que l’identification de gènes contrôlant plusieurs étapes d’actions hormonales clés accroissent les connaissances sur l’interaction complexe de facteurs génétiques, de l’environnement et du milieu hormonal dans le processus de croissance.